DOSSIER - À quels labels bio ou écologiques se fier?
Publié le 18 Mai 2014
Régulièrement, ici, je vous parle des bienfaits du bio et des produits écologiques mais attention, il existe bio et bio. Certains industriels peu honnêtes veulent vous faire passer un produit standard pour un produit bio (ou écologique) alors que celui-ci n'a pas les caractéristiques requises. L'industriel fait surtout cela pour justifier un prix élevé alors qu'en fait le bio n'est pas toujours si cher que ce que l'on pourrait penser comme on l'a vu ici et ici. Alors, comment savoir si le produit bio que l'on achète l'est vraiment? C'est l'objet de cet article.
Rayon alimentaire:
Tous les produits certifiés AB ne se valent pas
Regardez bien à droite du logo BioEurope (le logo vert avec la feuille), on peut lire "TN-BIO-001", ce qui signifie que cette huile d'olive bio (achetée chez Auchan) a été contrôlée lors de sa fabrication par un organisme de contrôle tunisien qui doit sûrement avoir un cahier des charges moins strict qu'un organisme français ou allemand, voire même que le fabricant du produit n'a reçu aucun contrôle depuis des années. Cela signifie que le produit peut avoir aucun avantage de plus qu'un produit non bio et donc laisser le consommateur payer un surplus niveau prix pour rien. D'ailleurs, pour la petite histoire, cette fameuse huile d'olive Auchan Bio est désormais certifiée par la France et non pas par la Tunisie depuis que j'ai fourré mon nez là dedans. Coïncidence ou pur hasard?!
Autre exemple: Cash Investigation (émission que je vous recommande vivement) avait révélé en septembre 2013 que des récoltes de tomates et de brocolis bio vendus entre autre chez Auchan (à l'époque) et cultivés en Italie employaient des travailleurs immigrés d'Afrique qui étaient très mal payés et qui vivaient sur places dans des quasi bidonvilles alors que l'exploitation était certifiée par un organisme de contrôle italien (il devait sûrement contrôler que très rarement). Heureusement pour nous consommateurs, après la diffusion de ce reportage, l'enseigne à l'oiseau rouge a décidée de ne plus vendre de brocolis venants de cette exploitation. Regardez ce reportage à partir de 06:36:
Reportage " Cash Investigation ". La part de l'alimentation dans le budget des ménages français a baissé d'un tiers en cinquante ans. Cette pression à la baisse sur les prix de l'alimentation ...
http://nemesistv.info/video/74DW5S1OKWWY/les-recoltes-de-la-honte
Pour éviter ces différents types de malfaçon, privilégiez plutôt les produits bio dont la mention "FR-BIO-XXX" (certifié par un organisme reconnu français), "DE-BIO-XXX" (certifié par un organisme reconnu allemand) ou "NL-BIO-XXX" (certifié par un organisme néerlandais) est inscrite à côté de ce logo. Un produit étant importé de l'étranger peut être certifié par la France et donc répondre aux exigences en matière de bio de ce pays.
Quant au label AB situé juste en dessous, il n'est pas forcément obligatoire pour l'industriel de le mettre sur son emballage et il n'indique pas forcément que le produit a été certifié par la France.
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Le label Nature&Progrès
C'est un label crée par des consommateurs et des producteurs. On le retrouve surtout dans le rayon sel de nos supermarchés. Ce label est selon moi fiable car il propose à peu près les mêmes caractéristiques que le label bio classique en rajoutant une dimension "d'aspect environnemental et social". Selon moi, il permet surtout de certifier des catégories de produits qui ne le sont pas avec le label bio classique comme le sel par exemple. Pour ce dernier, il certifie que le sel a été "non lavé" (à chacun ses goûts!) et n'a subi aucun traitement avec des additifs contrairement au sel de grandes marques. Une poignée de producteurs de sel sont porteurs de ce label.
Ce label reste donc fiable même si il est présent sur peu de produits.
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Le label Max Havelaar
C'est un label privé qui améliore la qualité de vie des petits producteurs (surtout des pays pauvres) et offre également un plus sur l'environnement. Mais cette phrase n'est qu'un résumé du discours officiel de l'association car dans la réalité, c'est un peu plus complexe comme l'a souligné Christian Jacquiau (économiste et écrivain) dans Les coulisses du commerce équitable paru en 2006. Il dit:
(...), sur un paquet (de café équitable, ndlr) coûtant 2,85 euros en magasin, 0,05 euros sont reversés à l'association Max Havelaar et 0,6 euros pour le café et la coopérative.
Ce qui fait donc une toute petite part pour le producteur lui-même.
Il explique également dans son ouvrage que les contrôles des productions sont peu fréquentes.
Dernièrement, l'association Max Havelaar a annoncé la sortie d'un nouveau label nommé FSP en plus de celui existant qui prévoit un cahier des charges encore moins strict que le précédent et qui est surtout destiné à attirer les grandes marques multinationales. Des marques spécialisées dans le bio et le commerce équitable ont déjà fait savoir qu'elle ne feront pas confiance à ce label comme l'a annoncé la marque Éthiquable. D'ailleurs, d'ici à 2020, Mars a annoncé que tous les Twix fabriqués en Allemagne seront porteur de ce soit-disant label.
Comme on l'a vu, ce label n'est pas le meilleur niveau rapport qualité/prix.
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Le label MSC
Ce label a été crée en 1997 par WWF et Unilever (qui possède de nombreuses marques comme Amora, Knorr, Maille, Lipton, Miko, Fruit d'or...). Il est censé garantir que les poissons labelisés proviennent d'une pêche "durable".
Mais très vite, plusieurs scandales sont apparus comme en 2004, la certification d'une pêcherie de merlu d'Afrique du Sud alors que ce poisson dans cette région du globe est en très mauvaise posture, ou encore la certification du colin d'Alaska qui lui aussi n'est pas en qualité illimitée. En 2010, de nombreux industriels ont obtenu ce label ce qui a provoqué la colère de nombreux scientifiques. C'est d'ailleurs pour cela que vous retrouver ce label dans de nombreux plats surgelés fait à base de poissons.
Ce label est n'est pas fiable car comme on l'a vu, il existe de nombreuses dérives.
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Produits d'entretien
Vous connaissez sûrement des marques comme L'Arbre Vert ou Soluvert, ces produits sont tous porteur de ce petit logo.
Pour les produits d'entretien, seul l'écolabel européen reste intéressant car il est un label officiel crée par les pouvoirs publics. Il certifie que le produit contient le moins de substances dangereuses possibles, l'absence de risques pour la santé, un impact moindre sur l'environnement.
Mais attention, en 2011, Capital a informé le consommateur sur le fait que certains produits d'entretien certifiés comme écologiques le ne sont pas tant que ça. Ce label autorise les phosphates dans les produits d'entretien écologiques (sauf pour les lessives). Ce composant n'est pas très recommandable car il est connu comme pour être un polluant.
Ce label reste tout de même intéressant que ce soit autant du point de vue de l'environnement que de la sécurité car il apporte un plus sur ces sujets là par rapport aux autres produits d'entretien classiques.
Conclusion:
Attention, de nombreux labels qui se revendiquent comme être écologiques ou biologiques ne le sont pas forcément car ils ont un cahier des charges peu strictes ou voire même plus graves, ils ne respectent pas leur cahier des charges qu'ils ont eux-mêmes définis. Certains labels officiels sont également pas toujours très fiables comme on l'a vu.
Je ferai un prochain article consacré exclusivement à la certification des cosmétiques soit-disant bio ou écologiques.
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