ACTU - Quand un ancien ingénieur de l'agroalimentaire dénonce les dérives du secteur de la viande

Publié le 16 Novembre 2014

Source photo: Archives AFP

Source photo: Archives AFP

Peut-être que vous en avez entendu parler dernièrement dans les médias traditionnels, Pierre Hinard ancien responsable qualité d'une société d'abattage a écrit un livre intitulé Omerta sur la viande où il déonce les dérives du secteur de la viande.

Il a été témoin d'une scène où des employés de l'abattoir n'hésitait à remaballé des viandes jugées trop juste niveau date par la grande pour les remballer et les revendre à la grande distribution sous forme de viande ou de plats préparés. Résultat: La viande pour le consommateur qui l'achetait ne tenait pas juste qu'à la date de péremption: elle devenait noire.

Pierre Hinard explique cette situation pour le JT de 20 heures de France 2 le 13 novembre 2014:

Le principal problème dans ce scandale, c'est que Auchan en l'occurrence est complice de l'abattoir.

Plus que jamais, il faut au mieux acheter sa viande dans des circuits courts ce qui permet d'éviter de tomber sur de la viande trafiquée.

Dernièrement, j'ai eu l'expérience d'acheter une viande de boeuf bio chez l'enseigne à l'oiseau rouge et surprise, la viande est devenue non consommable 2 à 3 jours avant la date de péremption indiquée sur l'emballage. J'ai dû donc la jeter à la poubelle et jeté 4€ par la fenêtre... Cette viande devait sûrement être un invendu qui a été revendu!

Autre constatation personnelle, en me rendant toujours dans cette enseigne, j'ai l'habitude de voir que des produits qui sont justes au niveau de la date sont toujours vendus mais avec une remise comprise entre -30% et -50% ce qui est intéressant pour les consommateurs qui ont des moyens limités mais qui veulent manger des produits de qualité. Mais comme par hasard, cette remise concerne tous les rayons (poissonnerie, fromagerie, charcuterie, fruits & légumes,...) sauf bien sûr le rayon boucherie. Alors soit le magasin revend ses invendus à des sociétés qui les retransforment en plats préparés (astuce marketing légale) soit en les revendant directement au consommateur mais en changeant la date (astuce marketing illégale). J'ai écrit à l'enseigne à l'oiseau rouge pour ce problème et voici son droit de réponse:

Effectivement nous étiquetons les produits proches de la date limite de consommation, d'un stick "date courte ou à consommer rapidement".Il nous arrive aussi, d'en mettre sur les barquettes en boucherie mais en nombre plus limité, car nous essayons de coller nos feuilles de production au plus juste de nos ventes.
En aucun cas, nous nous permettons de "retoucher"comme vous le dites, nos étiquettes avec une date plus lointaine ! Nous sommes tenus à une traçabilité de notre viande avec un système informatique, qui ne nous permet pas de "jouer" avec les dates. Si vous le souhaitez je peux vous inviter à visiter nos labos un matin pour comprendre notre fonctionnement.
Pour répondre à votre 2ème question sur de la viande bio achetée, et que vous avez jetée. Le film qui enveloppe les barquettes est un film "hermétique", et c'est la raison pour laquelle nous invitons nos clients de déballer la viande avant de la mettre au réfrigérateur, et de la protéger par un film (albal ou autre). Ces conseils sont affichés au dessus de nos bacs dans le rayon boucherie et évitent ainsi= d'avoir une viande "altérée"comme il vous êtes arrivé.
Et pour répondre à votre 3ème remarque de revendre nos "invendus" pour en faire des plats transformés .... je vais être TRES CATEGORIQUE sur cette affirmation : nous jetons nos invendus.

Un responsable boucherie chez Auchan

L'enseigne invoque le fait que ma viande bio a mal été conservée et qu'il fallait lors de la mise au réfrigérateur enlever le film plastique fourni pour y remettre un nouveau. L'enseigne n'hésite pas également à m'inviter dans ses "labos" pour vérifier ses pratiques avec la gestion de la viande. Tant mieux, l'enseigne décide désormais d'être plus transparente avec le consommateur sur ses produits frais ce qui n'était malheureusement pas le cas il y a quelques années où la grande distribution n'hésitait pas à vendre de la viande qui n'était pas forcément française et qui avait donc une traçabilité douteuse.

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Pour aller plus loin:

Pierre Hinard dans l'interview vérité de Thomas Sotto sur Europe 1 (13 novembre 2014)

Rédigé par Florian Pierrat

Publié dans #alimentation, #viande, #Actualité