Numéros surtaxés : les appels de la discorde

Publié le 24 Janvier 2017

Les numéros surtaxés sont de plus en plus présents dans notre quotidien, y compris là où on ne s'attend pas. Constats et astuces pour partir à la chasse de ces appels tarifés !

Crédit photo : Gajus ©

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Qui ne s'est jamais retrouvé à appeler involontairement un numéro surtaxé ? Oui, tous ces numéros commençant par 0820, 0899, 32, 36, 39, 118... Dans le cadre d'un jeu télé ou d'une mystérieuse séance de voyance par téléphone, bon pourquoi pas. Ce procédé est tout à fait logique. Mais dans bien d'autres cas, soit un numéro surtaxé est mis en place pour un service qui ne le mérite pas, soit les appelants s'aperçoivent rarement d'une facturation exorbitante de ces numéros.

9€ minimum le renseignement téléphonique

C'est par exemple le cas des fameux renseignements téléphoniques dont le secteur s'est ouvert à la privatisation en 2005. En appelant ces numéros communiqués dans des publicités, très souvent le consommateur n'a pas conscience des tarifs exorbitants de tels services. Pour le 118 218 ou le 118 000 par exemple, comptez déjà 2,99€/appel. Puis 2,99€ la minute de discussion avec le conseiller (souvent basé à l'étranger). Et une fois que ce dernier vous a mis en relation avec le correspondant recherché, vous payez toujours 2,99€ la minute en communiquant avec la personne recherchée. Résultat, comptez au minimum 9€ une simple recherche téléphonique dans l'annuaire. Alors que des services de renseignements sont disponibles gratuitement sur des applis mobiles du genre (Pages Jaunes...), ou dans un bon vieux bottin papier...

Dans d'autres cas, c'est les tarifs de ces fameux appels surtaxés qui ne sont pas toujours clairement indiqués. Et notamment à la radio, où de nombreuses stations privées vous demandent d'appeler un numéro court pour réagir à leurs émissions, ou jouer à des jeux sur l'antenne. Sur RMC par exemple, les animateurs annoncent rarement explicitement le coût d'un appel au 3216. Mais la station préfère noyer l'annonce du tarif une fois par heure entre deux messages publicitaires pour la grande distribution, avec un filtre sonore imitant un téléphone portable... Résultat, l'auditeur ne prête pas attention à ce genre de message.

Mais l'existence de numéros surtaxés pour certains services de première nécessité peut faire bondir bien plus de consommateurs. Surtout quand cela concerne sa banque par exemple. Pour contacter la Banque Postale par téléphone au 3639, comptez 0,15€ la minute. Ou encore 30 centimes par minute pour appeler la Société Générale au 3933. Pendant ce temps, d'autres concurrents comme LCL ont complètement abandonné ce système de numéro d'assistance surtaxé. Si vous voulez préserver votre porte-monnaie, optez donc plutôt par l'envoi d'un mail ou d'un message à votre banque sur les réseaux sociaux. Ou encore préférez vous rendre dans l'agence près de chez vous plutôt que le numéro surtaxé.

Quand le service public opte aussi pour le surtaxé

Crédit photo : 20minutes.fr ©

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Et le pire des cas, c'est quand l'État met lui-même en place un numéro surtarifé pour contacter ses services. Vous payez des taxes, des impôts, mais va falloir encore mettre la main à la poche pour régler vos ennuis d'ordre administratifs. Un problème avec son allocation? Contacter la CAF vous reviendra à 0,06€ la minute. Vous souhaitez des renseignements sur une démarche administrative, ou concernant vos droits ? L'État vous facturera 0,15€ la minute pour avoir appelé le 3939.

Plus surprenant encore, à Paris, les appels aux commissariats de la ville et à la Préfecture de police seront dans moins d'un mois facturés 6 centimes la minute pour appeler le 3430. Une honte ! Bien que le fameux 17 à utiliser uniquement en cas d'urgence reste heureusement toujours gratuit.

Pour justifier ces tarifs, le service public se défend. Il ne veut pas faire de profits avec ces numéros surtaxés, mais souhaite "autofinancer" ses plateformes téléphoniques.

Des solutions pour contourner les numéros surtaxés

Heureusement, il existe des outils pour aider le consommateur à faire la chasse aux numéros surtaxés ! En plus de passer par d'autres moyens de communications que le téléphone, vous pouvez tenter de chercher l'équivalent non surtaxé du numéro tarifé. Et pour cela, il existe des sites comme nonsurtaxe.com : 

Néanmoins, certains numéros indiqués sur le site ne fonctionnent pas toujours...

Autrement, cette application Androïd "Detaxor" peut également vous aider :

Enfin, pour être sûr du tarif que vous payerez en appelant tel ou tel numéro surtaxé, vous pouvez vous rendre sur SVA+. Un site mis en place par l'ARCEP (le régulateur des télécoms) pour aider les consommateurs :

Pour toute remarque ou suggestion, ça se passe dans la rubrique Contact.

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Pour aller plus loin :

Rédigé par Florian Pierrat

Publié dans #non alimentaire